“Nous, femmes, voulons nous sentir en sécurité dans notre ville”.
39% des femmes interrogées disent avoir subi au moins une fois des attouchements sexuels (se faire toucher les seins, les fesses ou le sexe) contre leur gré. 60% d’entre elles déclarent avoir été suivies au moins une fois avec insistance. 96% (!) disent avoir été confrontées à au moins une des situations de violence sexiste ou sexuelle.
Ces chiffres, ils ne proviennent pas de Caracas ou Chicago. Ils ne concernent même pas les quartiers les plus difficiles de notre ville. Non, il résulte d’une enquête menée à Ixelles auprès de 826 femmes de 18 à 30 ans. Et ils nous sont insupportables !
Bruxelles est une Région à taille humaine, où nous payons plus cher qu’ailleurs pour notre sécurité. Nous vivons dans la capitale de l’Europe, terre et sol de liberté, un endroit où chacune et chacun devrait pouvoir vivre sa vie de la manière la plus épanouie possible. Mais nous femmes avons peur en rue et nos filles préfèrent prendre le vélo plutôt que de s’aventurer dans le métro.
Ce constat n’est pas nouveau. Le mouvement #balancetonbar aurait dû être un électrochoc, pousser nos politiciens et nos services de sécurité à prendre soin des femmes bruxelloises (et de toutes les personnes à risque de discrimination). Et pourtant ! Deux ans se sont écoulés et les chiffres sont éloquents : nos craintes ont encore augmenté et SURTOUT ! Les faits n’ont pas cessé.
Il est temps d’agir, de reprendre notre ville en main si nous ne voulons pas que les femmes la désertent et s’effacent de l’espace public bruxellois.
Nous demandons une réponse forte reposant sur des mesures de prévention, de prise en charge des victimes et de sanctions :
- Une tolérance zéro de la justice face aux agresseurs
- Un plan massif de formation à destination
- des forces de police (en particulier sur le devoir d’exemplarité)
- des agents de sécurité
- des travailleurs du monde de la nuit
- Une présence accrue des gardiens de la paix dans l’espace public
- Accroître le nombre de policières appâts (cf Liège).
- Des programmes d’éducation à l’empathie et au consentement dès l’école primaire
- La construction de cinq fois plus de structures d’accueil pour les victimes de violence sexuelle*
- Un programme d’investissement dans l’aménagement de l’espace public, en particulier l’éclairage
- La mise en place d’un protocole préventif obligatoire pour tous les établissements de nuit
*En respect de la convention d’Istanbul